Les togolais se sont interrogés
sur la pertinence d'un énième ballet des acteurs politiques à la veille des
élections législatives. Ce dialogue de dernière minute a finalement donné un accord a minima entre l'opposition et le pouvoir.
Ce qui était totalement inespéré. Le
moins qu'on puisse dire est que cet accord, de prime abord, laisse les citoyens
sceptiques. La plupart d’entre eux sont déjà tournés vers les élections et ne
comprennent pas véritablement le moment ni l’intérêt.
Le premier sujet de scepticisme
est suscité par le fait que l’opposition ait tant manifesté (allant jusqu’à provoquer bien souvent des
actes violents) sur des exigences maximalistes pour finalement accepter un
accord qui montre qu’il est utile d’être raisonnable et responsable. Nous
sommes surpris que les togolais soient encore étonnés par la légèreté de cette
opposition, de son absence de stratégie et (plus grave) de son absence de
programme alternatif. Il faut que nous comprenons que ce qui importe, au-delà
de tout, c'est le programme que nous
proposons aux togolais. L’alternance n’est pas un programme.
Ceci étant, il est juste de
saluer tout événement (comme cet accord) qui contribue à favoriser
l'apaisement. La cohérence de ce denier dialogue est simple : Il n'est
pertinent que s'il porte sur des moyens de créer un cadre électoral favorable
pour les législatives. Toutes les autres questions ne sauraient y être réglées.
A moins de l'être en catimini et en surface. Dans cette logique, l'histoire
retiendra que, fort de son souhait de voir les élections se tenir dans les
meilleures conditions, le gouvernement n'a pas hésité une seconde à discuter et
conclure.
Sur le fond, cet accord a permis
de converger principalement sur les sujets suivants :
o
Des
mesures d’apaisement :
-
la
libération de certains détenus ;
-
la
levée des mesures de restriction pesant sur les inculpés non détenus ;
-
le
règlement définitif de la question des 9 députés de l’ANC ;
-
la
prorogation du délai de dépôt des candidatures
o
Des
mesures de transparence du scrutin:
-
l’élargissement
des CELI et des BV aux représentants de l’opposition ;
-
la
prorogation de la date du scrutin ;
-
l’élargissement
du comité de suivi du processus électoral pour y intégrer des représentants de
l’opposition.la libération de certains détenus ;
Les acteurs politiques doivent
savoir que tout ce qui concerne le Togo nous dépasse tous. C’est dans cet
esprit qu’il faut accueillir cet accord car il permet de dépasser, fut ce t il,
de façon temporaire nos difficultés et incompréhensions. Le plus important
reste la tendance ferme et continue qui est orientée vers la progression. Cet accord
ne doit pas être perçu comme un moment exceptionnel ni spécial, Il est
simplement normal que selon les circonstances nous puissions accepter qu’ensemble
il est possible de donner à nos compatriotes le sentiment de l'entente pour
notre devenir commun.
Ensemble, collectivement, nous
ferons ainsi un Togo moins méfiant.
GEORGES AMEH-JOHNSON
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