lundi 30 septembre 2013

LE MASOCHISME DE L'OPPOSITION TOGOLAISE

LE SITE ICI LOME PUBLIE CE TEXTE QUI DEMONTRE LES DIVISIONS DE L'OPPOSITION

TOGO: Me Dodji Apevon, Président du CAR : « L’opposition est l’instrument premier qui aide UNIR à rester au pouvoir »

« L’opposition est l’instrument premier qui aide UNIR à rester au pouvoir ». Ces propos sont du président national du CAR (Comité d’Action pour le Renouveau), Me Dodji Apévon. Invité dimanche à l’émission 12-13 de nos confrères de Radio Nana Fm, l’ancien président Coodinateur de la Coalition Arc-En-Ciel, fustigeait ainsi la joute verbale qui a vu le jour au sein de l’opposition politique togolaise, tantôt entre des partis membres du CST (Collectif Sauvons le Togo), tantôt entre le CST et la Coalition Arc-En-Ciel. En tout cas pour cette sortie médiatique, le premier responsable du CAR n’a pas du tout été tendre avec ses compères de l’opposition.

Pour lui, ce n’est pas le pouvoir qui est trop fort, mais par déduction, c’est l’opposition qui est trop faible et n’est pas en mesure de mener la lutte en rangs serrés. « L’UNIR n’a pas pu récolter plus du tiers des suffrages exprimés lors des dernières élections législatives, ils n’ont aucune force », a fait savoir Me Apévon qui reconnaissait au passage que c’est l’opposition qui n’a pas été à la hauteur de la mission que le peuple attend d’elle. « L’opposition a péché, je reconnais humblement que nous n’avions pas fait ce que nous devrions faire », a déclaré le président du parti au symbole du Soleil levant. Il n’est pas allé du dos de la cuillère pour responsabiliser tous les opposants du maigre score qu’ils ont eu à faire lors du scrutin.

Comme remède à ce mal, l’honorable député a proposé que l’opposition aille aux états généraux pour que les vérités soient dites et que la part des choses soit faite. « Nous avons mal engagé notre bataille pour l’alternance. Il nous faut réorienter la lutte, nous devons faire une autocritique et taire nos égos exacerbés », a-t-il proposé, avant d’ajouter la mort dans l’âme, « Nous donnons l’impression d’être unis, mais nous ne le sommes pas. C’est une illusion que nous vendons aux gens que nous sommes unis ».

Et la conséquence immédiate de cette division inavouée accentuée par un conflit de leadership, si on s’en tient à l’analyse de Me Apevon, est la pérennisation du parti UNIR au pouvoir. « L’opposition est l’instrument premier qui aide UNIR à rester au pouvoir », a-t-il regretté.

Le président du CAR n’a pas passé sous silence la campagne de médisance, de dénigrement qui a été faite contre sa personne à quelques jours des législatives, lorsqu’il s’est acheté un véhicule au port. « Pour une partie de l’opposition, c’est le pouvoir qui m’a donné l’argent pour acheter la voiture et m’a proposé le poste de Premier Ministre. C’est de la saloperie, de la bêtise et des enfantillages », a affirmé le nouveau député.

Se prononçant sur la nouvelle trouvaille de Fulbert Attisso, qui appelle toute l’opposition à une Coalition des Forces de l’Alternance, Me Apevon salue l’initiative mais craint qu’elle ne soit un appel de trop. « L’appel de Fulbert est la préoccupation de tous les Togolais, mais c’est un appel qui risque d’en être un de trop, si nous ne taisons pas nos égos ».
P.S, Lomé (Telegramme228)

vendredi 20 septembre 2013

DECLARATION DE POLITIQUE GENERALE DU PREMIER MINISTRE


Accueil International Politique Société Éco Culture Idées Planète Sport Sciences Techno Style Vous Éducation Édition Abonnés Afrique International Afrique Afrique du Sud Algérie Angola Bostwana Burkina Faso Burundi Cameroun Hollande au Mali : "Nous avons gagné cette guerre" Le Monde.fr | 19.09.2013 à 15h58 • Mis à jour le 19.09.2013 à 17h47 | Par David Revault d'Allonnes (Bamako, envoyé spécial) Abonnez-vous à partir de 1 € Réagir Classer Imprimer Envoyer Partager facebook twitter google + linkedin DECLARATION DU PREMIER MINISTRE DEVANT L’ASSEMBLEE NATIONALE LE 18 SEPTEMBRE 2013 Depuis plus d’un an, j’ai eu l’insigne honneur et le grand privilège de servir notre cher pays, le Togo, sous l’autorité du Président de la République, Son Excellence Faure Essozimna GNASSINGBE, en qualité de Premier Ministre. J’ai pu, durant toute cette période, m’appuyer sur une majorité motivée pour conduire l’action du Gouvernement, conformément à la feuille de route définie par le Chef de l’Etat. Aujourd’hui, et alors que nous avons tourné la page des élections législatives du 25 juillet 2013, l’honneur m’échoit de conduire à nouveau l’action du Gouvernement. Je tiens, en cette occasion solennelle, au nom du Gouvernement, à réitérer ma profonde gratitude au Président de la République, pour la confiance qu’il m’a renouvelée et pour la responsabilité qu’il nous confie une fois encore de traduire dans les faits sa vision et son engagement de bâtir un Togo moderne, démocratique et prospère. Au moment où je présente devant vous le programme d’action du nouveau Gouvernement, conformément à notre Constitution, je tiens à féliciter chaleureusement chacune et chacun d’entre vous pour la confiance que le peuple togolais vous a témoignée, en vous désignant pour siéger en son nom au sein de la Représentation nationale. Je tiens particulièrement à féliciter le Président de l’Assemblée nationale à qui vous avez confié la mission de conduire vos travaux tout au long de la législature qui vient de commencer. Avant de soumettre la déclaration de politique générale du nouveau Gouvernement à votre auguste Assemblée, qu’il me soit permis de rendre hommage aux députés de la quatrième législature dont le mandat a pris fin, il y a quelques semaines. Je voudrais saluer le travail qu’ils ont accompli et qui nous a permis d’obtenir ensemble des avancées importantes sur la voie de la réconciliation nationale, de l’approfondissement de la démocratie et de la relance économique. Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les députés, Mesdames et Messieurs, Comme vous le savez, l’organisation d’élections législatives consensuelles et transparentes, dans un climat serein et apaisé a constitué l’une des tâches prioritaires auxquelles le précédent Gouvernement s’est attelé dès sa prise de fonction. Pour y parvenir, tout a été mis en œuvre pour permettre à l’ensemble de la classe politique de définir les règles du jeu afin que la compétition électorale soit ouverte, équitable, transparente et apaisée. C’est le lieu de souligner qu’en dépit des difficultés qui les ont émaillées, les différentes initiatives de dialogue politique ont permis d’atteindre, en définitive, les objectifs que nous nous étions assignés à savoir : la participation de l’ensemble des sensibilités politiques au scrutin législatif du 25 juillet 2013. Le succès unanimement reconnu à cette élection est le meilleur témoignage du bien-fondé de notre politique d’inclusion dans tous les domaines de la vie nationale. Nous ne remercierons jamais assez les pays et institutions amis de même que les Togolais de bonne volonté dont le précieux concours a permis de rendre possible cet heureux dénouement. Au demeurant, les résultats de ce scrutin sont l’expression de l’adhésion massive des Togolaises et des Togolais à la vision du Chef de l’Etat exprimée à travers la feuille de route qui a guidé l’action du Gouvernement durant les mois écoulés. Cette adhésion massive, réaffirmée par la voie des urnes, est une invitation à garder le cap, à intensifier les diverses actions que le Gouvernement a engagées en vue de répondre aux attentes des citoyens. Il s’agit donc, pour l’essentiel, de garder l’élan des réformes, d’assurer une continuité judicieuse de nos actions, tout en les approfondissant, afin d’adapter notre pays sans heurts aux exigences du développement économique et social et de la modernité. Je constate à ce sujet que la plupart de nos concitoyens, au-delà des clivages politiques, souhaitent avant tout que l’économie de notre pays se développe davantage, que les entreprises prospèrent davantage, que la création d’emplois s’amplifie, que l’accès à des soins de qualité soit garanti pour tous, que les jeunes puissent mieux se former dans de meilleures conditions et que chaque Togolaise et chaque Togolais, quel que soit son âge et sa condition, puisse déployer librement ses talents. C’est dans cette optique que nous avons choisi, sous l’autorité du Président de la République, de concentrer durant les prochains mois, l’action du nouveau Gouvernement autour de quatre axes majeurs. Il s’agit tout d’abord d’intensifier les actions déjà engagées dans les secteurs sociaux prioritaires, notamment en matière de santé, d’éducation, d’emploi ainsi que dans le secteur de l’eau et de l’assainissement. Ensuite, le Gouvernement entend consolider les bases d’une croissance économique inclusive, en poursuivant la réalisation des grands projets structurants, notamment dans le domaine des infrastructures, de l’énergie et en œuvrant à la promotion d’un développement équilibré des régions. Dans sa quête d’une croissance inclusive, le Gouvernement entend par ailleurs accélérer ses efforts pour la bonne gouvernance économique à travers la poursuite du processus d’assainissement des finances publiques, la lutte contre la corruption, la modernisation des services publics et la création d’un cadre porteur pour les investissements. Le troisième axe prioritaire d’action portera sur les réformes institutionnelles et constitutionnelles préconisées par l’Accord politique global de 2006 et par les recommandations de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation. Le Gouvernement déploiera tous les efforts pour faire aboutir le processus de réforme lancé depuis 2006 en vue de doter définitivement notre pays d’une architecture institutionnelle propice à un fonctionnement optimal de la démocratie et de l’Etat de droit. Enfin, en matière de politique étrangère et compte tenu des responsabilités que notre pays exerce jusqu’à la fin de cette année au sein du Conseil de sécurité des Nations Unies, l’action du Gouvernement s’inscrira résolument dans la continuité, en faisant de la préservation de la paix et de la sécurité en Afrique et dans le monde son objectif prioritaire. Toutefois, le Gouvernement entend mettre un accent particulier sur la diplomatie du développement, en consolidant ses partenariats traditionnels et en ouvrant de nouveaux axes de coopération avec les pays émergents pour promouvoir un développement solidaire. I- INTENSIFIER LES ACTIONS DEJA ENGAGEES DANS LES SECTEURS SOCIAUX PRIORITAIRES Durant les mois qui viennent de s’écouler, le Gouvernement s’est efforcé d’engager des actions concrètes afin qu’un plus grand nombre de citoyens puisse accéder à de meilleures conditions de vie. Nous devons impérativement garder ce cap au cours des prochains mois en consolidant les récents acquis en matière de santé, d’éducation, de création d’emplois et d’accès à l’eau potable et à l’assainissement. Santé Condition indispensable à la croissance et facteur essentiel d’équilibre social, la santé est un droit fondamental pour chaque citoyen. C’est à juste titre que le Gouvernement a pris l’option de centrer ses interventions sur la prévention, le renforcement de l’offre de soins de qualité sur l’ensemble du territoire national, l’équité et l’accessibilité des soins pour tous, sans oublier l’amélioration de la gouvernance des structures sanitaires. Dans ce domaine, faut-il le rappeler, des progrès substantiels ont été réalisés. En effet, entre 2012 et 2013, le budget global de la santé est passé de 1 3,8 milliards à 20,4 milliards de francs CFA. Cette augmentation substantielle des ressources financières a permis, entre autres, de construire et de rénover des structures de santé et des formations sanitaires sur l’ensemble du territoire national, ce qui fait qu’aujourd’hui, 60% de nos populations sont à moins de 4 km d’une formation sanitaire, contre 5 km il n’ya pas longtemps. L’accès aux soins pour tous a été par ailleurs considérablement renforcé, grâce aux cliniques mobiles rendues disponibles dans de nombreuses localités rurales. La qualité des équipements sanitaires s’est nettement améliorée dans les centres de santé, à la faveur, notamment, de la mise en œuvre des projets Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO. Depuis plusieurs années, le Gouvernement s’attache avec succès à augmenter les moyens humains à travers une meilleure répartition et une amélioration du niveau de qualification des personnels de santé. Tous ces efforts qui ont débouché sur des résultats tangibles n’ont malheureusement pas mis le secteur de la santé à l’abri des soubresauts. Les mouvements sociaux récurrents que nous avons enregistrés dans les hôpitaux et centres de santé interpellent le Gouvernement et doivent l’inciter à redoubler d’ardeur. C’est pourquoi, dans tous les domaines, les actions du Gouvernement seront intensifiées, dans le but de faciliter davantage l’accès aux soins de qualité pour tous. La priorité sera accordée à la protection de la santé de la mère dans la droite ligne de la Campagne d’accélération de la réduction de la mortalité maternelle en Afrique (CARMA). Depuis 2012, l’acquisition de 21.000 kits de césarienne a permis d’améliorer considérablement les conditions d’accouchement dans nos hôpitaux et centres de santé. Aujourd’hui plus de 60 % de femmes bénéficient de l’assistance de personnel qualifié pendant l’accouchement. Notre objectif est désormais de porter ce chiffre au-delà de 73 % durant les prochaines années. Améliorer davantage le plateau technique dans les centres de santé, amplifier les campagnes de lutte contre le sida et contre le paludisme pour réduire les taux de morbidité et de mortalité dus à ces maladies ; tels sont les axes principaux de notre action en matière de santé. Bien entendu, des efforts plus soutenus seront également déployés pour la consolidation des programmes de lutte contre les maladies chroniques à soins coûteux, comme les cancers, les maladies cardiovasculaires, le diabète, les maladies rénales et la drépanocytose. Les efforts consentis pour le renforcement du système de santé produiront leurs pleins effets grâce à notre politique de mise à disposition d’agents de santé qualifiés, à tous les niveaux de la pyramide sanitaire, en particulier dans les zones éloignées ou difficiles d’accès. L’Etat veillera particulièrement à ce que toutes les nouvelles réalisations d’infrastructures sanitaires soient en priorité destinées aux régions et districts sanitaires nouvellement créés et aux zones défavorisées. Education Mesdames et Messieurs les députés, Mesdames et Messieurs Pour ce qui est du secteur de l’Education, entre 2011 et 2013, les investissements ont connu une nette augmentation, passant de 82 milliards à près de 110 milliards de FCFA, ce qui correspond à une augmentation de 32% sur deux exercices budgétaires. Ces ressources financières additionnelles ont permis, entre autres, de poursuivre le programme de gratuité des frais scolaires au primaire et la transformation progressive des écoles, collèges et lycées d’initiative locale en établissements publics. Ce programme a entraîné, comme chacun le sait, une hausse exponentielle du taux de scolarisation dans notre pays. Malheureusement, le malaise qui frappe le secteur de l’éducation fait aujourd’hui l’objet d’un constat unanime. En dépit des efforts qui sont déployés, ce secteur est sujet à de réelles difficultés que le Gouvernement s’emploie à résorber. A cela s’ajoute la faible intégration des modèles alternatifs d’éducation qui constituent pourtant une forte demande des populations. Par ailleurs, l’offre de formation technique et professionnelle ne coïncide pas pour l’heure avec les besoins du marché de l’emploi. L’enseignement supérieur continue de produire beaucoup de diplômés non compétitifs sur le marché du travail. La situation dans le secteur éducatif appelle donc une thérapie de choc. Le Gouvernement s’y attèlera sans délai. Mais il importe, au préalable, de repenser l’école, en recadrant ses objectifs, en réformant ses contenus pédagogiques, en rationalisant les moyens humains et financiers mis à disposition et, enfin, en assurant une meilleure cohérence dans son pilotage. Une des pistes de réflexion les plus porteuses consistera à concevoir un cadre d’action qui assurera, sur une base pérenne, le renforcement des matériels pédagogiques et scientifiques, l’optimisation de l’utilisation des Technologies de l’information et de la communication(Tic) dans les programmes d’enseignement. La carte de la formation technique et professionnelle sera aussi révisée, avec la création de grands centres de formation professionnelle spécialisés, au sein des pôles régionaux de développement, en partenariat avec le secteur privé. Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les députés, Mesdames et Messieurs, Tout comme la santé, l’éducation est un enjeu national. C’est pour cette raison que nous accordons une importance particulière aux Grandes Assises de l’Education et de la Santé dont les préparatifs sont très avancés et qui se tiendront dans les jours à venir. Le Gouvernement sera très attentif aux recommandations qui en sortiront. Il effectuera les ajustements nécessaires en prenant en compte les vues des différentes parties prenantes. En attendant les conclusions des Grandes Assises de l’Education et de la Santé, le Gouvernement maintiendra et renforcera les investissements conséquents prévus pour le développement des infrastructures éducatives et sanitaires. Pour réussir son action dans ces deux secteurs-clefs, le Gouvernement compte utiliser à bon escient, l’outil que constitue le dialogue social. Que ce soit dans le domaine de l’éducation ou de la santé, le Gouvernement a besoin d’interlocuteurs responsables. Il mettra donc tout en œuvre pour renforcer la qualité du dialogue social afin d’en faire un outil efficace pour la recherche de solutions durables aux problèmes rencontrés dans les secteurs sociaux prioritaires et pour une amélioration rationnelle des conditions d’emploi et de travail. Emploi des jeunes Il est évident que l’éducation n’atteindra pas ses objectifs, quelle que soit sa qualité, si le jeune auquel elle a été dispensée ne trouve pas à sa sortie de l’université ou des centres de formation, une porte d’entrée dans le monde du travail. Nous sommes pleinement conscients de cette réalité. C’est pourquoi le Gouvernement a choisi d’accompagner les jeunes dans cette phase critique de la vie, à travers de nombreux programmes tels que le Programme d’appui à l’insertion et au développement de l’embauche(AIDE), le Programme de promotion de volontariat national ( PROVONAT), le Programme d’appui à l’insertion professionnelle des jeunes artisans(PAIPJA) qui facilitent le montage et la mise en œuvre de leurs projets, avec l’objectif de développer leur employabilité en leur offrant près de 3500 emplois par an. Les résultats obtenus dans ce domaine sont très encourageants. Sur la période 2008-2012, plus de 50 milliards ont été mobilisés et ont permis au Gouvernement de lancer une quinzaine de programmes en vue d’apporter des réponses concrètes à la frange vulnérable de la société que constitue la jeunesse. Le Gouvernement poursuivra donc ses efforts afin que les programmes de promotion de l’emploi des jeunes atteignent pleinement leurs objectifs. C’est également à travers la relance des activités économiques, et le soutien au développement d’entreprises privées performantes à haute intensité de main d’œuvre, dans les secteurs des travaux publics, de la confection, du tourisme, de l’agriculture et des services, que nous assurerons une création massive d’emplois. Nos priorités seront centrées, non seulement, sur les jeunes mais aussi sur les femmes, acteurs du développement, forces motrices de changements et cibles principales des politiques sociales, et également sur le monde rural, pour en faire un véritable centre d’impulsion de la croissance. Nous avons l’intime conviction que notre décollage économique dépendra de nos capacités à stimuler l’activité des femmes dans le secteur informel, la production et la transformation des produits de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche artisanale. C’est en facilitant leur accès aux facteurs de production et aux ressources financières que leurs activités seront dynamisées. C’est pourquoi le gouvernement continuera à s’investir pleinement dans les programmes qui ont déjà donné des résultats appréciables. Il s’agit : - du Projet de soutien aux activités économiques des groupements (PSAEG) qui a octroyé plus de 4 milliards de FCFA à près de 400 groupements agricoles sous forme de microcrédits ; - du Projet de soutien aux microprojets communautaires qui a permis de lancer 50 communautés soutenues par un financement évalué à plus de 4,3 milliards de FCFA ; - du Projet de développement communautaire qui a mobilisé 14 milliards de FCFA et permis ainsi d’aider les communautés démunies à lancer des activités génératrices de revenus. Au-delà de ces projets, l’une des priorités actuelles du Gouvernement est de permettre aux commerçantes et commerçants sinistrés de Lomé et de Kara, de disposer de nouvelles structures afin de pouvoir relancer dans de meilleures conditions leurs activités économiques. Eau et Assainissement Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les députés, Mesdames et Messieurs, Pour atteindre pleinement notre objectif principal qui est d’améliorer les conditions de vie de nos concitoyens, nous nous devons de réduire davantage, dans toutes les localités du Togo, la pénibilité d’accès à l’eau. Il est indispensable que chaque famille togolaise puisse disposer d’un point d’alimentation en eau potable. Cet objectif doit être couplé avec le développement de l’assainissement urbain. Des ressources importantes ont, du reste, déjà été consacrées au secteur de l’eau et de l’assainissement. De 2009 à ce jour, ce sont au total plus de 75 milliards de FCFA qui ont été investis pour le secteur de l’eau. Ces investissements sont intervenus dans le cadre du Plan d’actions national pour le secteur de l’eau et de l’assainissement. Le Gouvernement entend intensifier les actions engagées au titre de ce plan qui est en cours d’exécution. La politique en matière d’hydraulique rurale sera résolument axée sur une gestion intégrée et plus efficace des ressources et un accroissement des taux d’accès à l’eau potable. Dans cette perspective, les programmes d’infrastructures hydrauliques seront renforcés dans les zones les plus défavorisées. Pour réaliser 60% des objectifs des OMD à l’horizon 2015, le gouvernement s’emploiera à atteindre les objectifs qu’il s’est lui-même, fixés, c’est-à-dire créer au moins 2400 nouveaux points d’accès à l’eau potable en milieu rural et 150 nouveaux points d’accès à l’eau potable en milieu semi-rural. Par ailleurs, pour apporter des réponses durables à l’évacuation des eaux usées de nos villes, le gouvernement entend généraliser l’élaboration de plans-directeurs d’assainissement dans tous les centres urbains. Des solutions globales et structurelles seront engagées pour la gestion des inondations, à travers l’élaboration de plans-directeurs de drainage pour toutes les régions concernées. Au-delà des inondations, les dispositifs de protection civile, de prévention et de gestion des catastrophes seront également réorganisés et renforcés. Pour améliorer le cadre de vie de nos concitoyens, nous entendons également mieux lutter contre l’occupation anarchique de l’espace et la prolifération des quartiers insalubres. Une gestion plus rationnelle de l’espace urbain, en cohérence avec le plan national d’aménagement du territoire, permettra d’améliorer les conditions de vie des ménages et d’atténuer progressivement les disparités régionales. Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les députés ; Mesdames et Messieurs, Les défis sont multiples ! Certains relèvent de questions de survie, au regard de leur acuité et de la précarité dans laquelle elles installent les populations. Ces défis nécessitent donc des mesures urgentes et ciblées. Mais il y a bien d’autres défis. Ceux-ci nécessiteront des solutions structurelles : l’emploi des jeunes, l’accès de tous les citoyens à des services sociaux de base de qualité, l’amélioration de l’environnement des affaires, la bonne gouvernance, l’assainissement des finances publiques, la consolidation des bases d’une croissance forte, durable et inclusive. II - Consolider les bases d’une croissance économique inclusive La réalisation d’une croissance inclusive passe par le développement des infrastructures, la relance soutenue du secteur agricole et le renforcement de la bonne gouvernance. Le Togo a accompli ces dernières années des progrès indéniables en matière d’infrastructures routières. Le Gouvernement entend rester sur cette lancée, tout en veillant à réduire les retards constatés dans l’exécution des travaux et à être plus exigeant sur le contrôle de qualité. Toutes les cinq régions économiques du Togo sont concernées. Ainsi, en dehors des ouvrages d’art, 275 km de route sont en cours d’exécution dans les différentes régions du pays. Au même moment, dans les perspectives de 2013-2014, le Gouvernement prévoit l’aménagement, la réhabilitation et bitumage de 157,45 km dans la région Maritime, 351 km dans les Plateaux, 48 km dans la Centrale, 86 km dans la Kara et 140 km dans les Savanes, dont les axes Kantè-Tandjoaré, Kouméa-Tcharè-Pya-Soumdina, Atakpamé-Blitta-Aouda, Témédja-Badou y compris la bretelle de Kougnohou, Lomé-Vogan-Anfoin, Tsévié-Tabligbo, Togblécopé-Tsévié. Le développement de l’économie de proximité nous impose de désenclaver les différentes localités de nos préfectures. Ainsi, jusqu’en 2012, ce sont plus de 2500 km de pistes rurales qui ont été réhabilitées. Suite à l’évaluation des projets de 50 km et de 30 km de pistes par préfecture, un projet pluriannuel vise à réaliser 700 km par an, soit 3500 km de pistes sur toute l’étendue du territoire pour la période 2013-2017. Les projets d’entretien de 2000 km de pistes classées seront poursuivis, de même que les constructions d’ouvrages d’art et de franchissement. Pour la fin de cette année 2013 et le début de l’année prochaine, le Gouvernement lancera les travaux du projet de pistes dans les zones de production du coton. Ce projet vise à réhabiliter et à entretenir 900 km de pistes, grâce à un cofinancement de l’Agence Française de Développement (AFD) et de la Banque allemande de développement (KfW). De même, les projets intégrés du secteur devraient réaliser quelques 400 km de pistes dans leur zone d’intervention pour l’année 2014. Les travaux en construction de la nouvelle aérogare de Lomé avancent à bon rythme. Aujourd’hui, le gros œuvre est achevé à près de 80%. La livraison de l’ouvrage est prévue d’ici un an. A terme, l’aéroport international Gnassingbé Eyadema de Lomé, qui accueille de plus en plus de compagnies aériennes, pourra augmenter le nombre annuel de ses passagers, passant ainsi de 500.000 en 2013 à 2 millions dès que les nouvelles structures deviendront opérationnelles. Ce projet prévoit également l’extension de la zone de frêt avec le quadruplement de sa capacité actuelle, soit de 10.000 à 50.000 tonnes, l’agrandissement du parking avions et la construction d’une seconde voie de dégagement permettant de quitter rapidement la piste. A la fin des travaux, l’ancienne aérogare sera reconvertie en galerie commerciale et en hôtels. Dans le domaine des transports, le Togo constitue un hub commercial pour les pays de l'hinterland (Niger, Mali, Burkina Faso). A ce titre, l’expansion des activités du Port autonome de Lomé qui est le débouché maritime naturel pour ces pays, a conduit le Gouvernement à lancer un vaste programme de modernisation. Ce programme comporte la construction du troisième quai dont la fin des travaux est annoncée d’ici la fin de l’année et la construction d’une nouvelle darse. En matière d’électrification urbaine et rurale, notre pays a commencé à jouir des fruits des multiples investissements engagés pour rendre disponible l’énergie électrique. La stratégie du Gouvernement vise à intensifier l’électrification urbaine et rurale, en facilitant à toutes les couches de la population, l’accès aux services énergétiques de base. A cet effet, le Gouvernement s’attèlera, d’ici 2015, à sécuriser et à accroître la couverture électrique du pays d’environ 40% et à porter le taux d’électrification rurale à 15%. Une trentaine de localités, principalement dans les zones d’exploitation minière, sont, d’ores et déjà, raccordées au réseau électrique national en 2012, et plus d’une cinquantaine le seront à la fin de l’année 2013. Dans les zones urbaines, l’éclairage public joue un grand rôle dans la réduction de l’insécurité au Togo, mais permet surtout de prolonger les activités commerciales le long des rues éclairées. Le Gouvernement a donc vu juste en instaurant une redevance pour appuyer les collectivités dans la gestion du réseau de l’éclairage public en vue de pérenniser cette initiative. Le budget d’investissement et d’équipement qui reste d’ailleurs limité, a toutefois permis d’éclairer plusieurs rues et avenues de la capitale Lomé et d’en faire de même, en 2013, pour les villes de Tsévié, d’Atakpamé, de Sokodé, de Kara et de Dapaong sur un total de 23 kilomètres. En plus des villes, toutes les localités rurales électrifiées bénéficient de l’éclairage public. Comme l’a souligné le Président de la République dans son adresse à la nation, la veille de la fête de l’indépendance de cette année, les déséquilibres économiques entre les régions handicapent le développement harmonieux de notre pays. Fort de ce constat, le Gouvernement a fait de l’inclusion économique un des axes majeurs de ses actions futures. Le projet de corridor de développement dont la mise en œuvre a été confiée à Togo Invest Corporation, est sans doute l’une des manifestations les plus tangibles de cette détermination à asseoir l’essor du Togo sur l’inclusion économique. Ce projet prévoit une ligne dorsale de chemin de fer et d’autoroute, reliant Lomé à Cinkassé. Par ce moyen, Le Togo développera chaque région et chaque région développera davantage le Togo. La mise en œuvre effective du projet du corridor de développement devra pousser notre pays vers un taux de croissance à deux chiffres dans les prochaines années. Sa valeur ajoutée dans la réduction du taux de chômage n’est plus à démontrer. Par ailleurs, le projet de corridor de développement s’intègre bien à la Stratégie de Croissance Accélérée et de Promotion de l’Emploi (SCAPE) qui est notre nouveau cadre de référence à moyen terme en matière de développement. Nous entendons déployer toute l’énergie nécessaire pour la mise en œuvre effective des grands chantiers qu’elle contient. Il s’agit entre autres : • d’augmenter le revenu moyen du Togolais de 3 à 4% par an au cours des cinq prochaines années ; • de sortir le maximum de Togolais de la pauvreté ; • de créer de nombreux emplois, notamment en faveur des jeunes d’ici à 2017 ; • de réaliser une croissance économique autour de 7% en moyenne par an ; • de veiller à une meilleure gouvernance de notre société, à plus de justice dans la répartition des fruits de la croissance et à la lutte contre la corruption. Pour donner suite aux prescriptions de notre Constitution qui prône un développement harmonieux de toutes les collectivités territoriales sur la base de la solidarité, des potentialités régionales et de l’équilibre interrégional, le Gouvernement a déjà adopté une Politique nationale d’aménagement du territoire. Sa mise en œuvre nécessite, toutefois, l’adoption d’une loi-cadre. Cette loi-cadre en projet mettra l’accent sur l’équité, notamment entre le milieu urbain et le milieu rural. Le territoire national et ses ressources doivent être rationnellement exploités. Une attention particulière sera accordée à la couverture équilibrée des besoins essentiels, pour permettre de retenir les populations rurales dans leur milieu de vie, en évitant ainsi les départs massifs des jeunes vers la ville et particulièrement vers la capitale. Pour la mise en œuvre effective de cette politique, un partenariat de type contractuel sera institué entre l’Etat, les collectivités territoriales, la société civile, les organisations syndicales, le secteur privé, les institutions sous-régionales et les partenaires au développement. Un Fonds national d’aménagement du territoire sera créé dans le but de financer les activités liées à l’aménagement du territoire. A l’instar du Code des investissements, des mesures telles que l’exonération temporaire de certains droits et taxes ou l’exemption temporaire du paiement du droit fiscal d’entrée sur les biens d’équipement ou les matériels et matériaux seront initiées afin d’inciter à l’investissement dans les milieux dits défavorisés. Le développement agricole a bénéficié ces dernières années d’énormes investissements de la part de l’Etat et des partenaires techniques et financiers à travers le Programme National d’Investissement Agricole et de Sécurité Alimentaire (PNIASA). Dans cette dynamique, le Gouvernement a déployé d’importantes actions : - au titre de la campagne agricole 2012, au total 42.000 tonnes d’engrais vivriers ont été mis à la disposition des producteurs; - 48.345 tonnes d’engrais ont été mobilisées pour couvrir les besoins de 2013 ; - près de 500 conseillers agricoles sont répartis dans toutes les régions du pays. Des dispositions ont été prises pour faciliter leur mobilité en leur fournissant des moyens de déplacement ; - les efforts de mécanisation seront intensifiés à travers la mise à la disposition des producteurs agricoles de plus de 60 tracteurs pour des opérations de préparation des sols. - au niveau des produits de rente, 20.000 cabosses ont été distribuées aux producteurs de cacao au titre de la campagne 2012 et 40.000 cabosses seront produites pour couvrir 750 ha en 2013. - la production cotonnière remonte. Elle est passée à 80.000 tonnes en 2012 avec une prévision de 119.000 tonnes en 2013. Grâce à la maîtrise de l’eau, le développement des petits périmètres irrigués sera poursuivi avec l’objectif de réaliser un total de 500 ha pour l’année 2014. Les travaux d’aménagement de la plaine de Djagblé dans la région Maritime vont démarrer tandis que ceux de la plaine du Mô dans la région Centrale, de la zone de Mission Tové et de la basse vallée du Mono dans la région Maritime vont se poursuivre. Vers la fin de l’année 2014, le Gouvernement s’activera à démarrer les aménagements des bas-fonds de la Kara dans le cadre du PADAT (Projet d’appui au développement de l’agriculture au Togo). Grâce au programme de relance agricole, le Togo a dégagé des excédents vivriers (céréales, tubercules, légumineuses) qui ont permis une fois de plus d’ en exporter vers certains pays voisins, en collaboration avec le Programme alimentaire mondial. Il faut noter à cet égard que la récompense décernée à Rome en juin dernier au Président de la République par la FAO pour les succès de notre pays dans la lutte contre la faim et la malnutrition est un signal fort qui doit nous inciter à intensifier les efforts pour éradiquer ces deux fléaux. Nous y parviendrons en accordant un appui plus conséquent au secteur de l’élevage et de la pêche, en fournissant aux éleveurs un nombre suffisant de géniteurs améliorateurs pour accroître la productivité animale et en aménageant davantage les infrastructures piscicoles. Il est également prévu, la fourniture de 40 tonnes de provende et de 100.000 alevins subventionnés aux producteurs. La réalisation de la croissance inclusive passe aussi par le développement de notre industrie touristique qui a besoin de prendre du contenu et donc de développer de plus fortes synergies avec la culture et l’artisanat. Le Gouvernement entend faire de la culture, à la fois, un vecteur pour le rayonnement de nos valeurs ainsi qu’un levier pour la croissance et la promotion économique et sociale. Il sera donc nécessaire de consentir davantage d’investissements structurants et d’accompagner les initiatives du secteur privé, pour tirer tout le potentiel de création de richesses et d’emplois dont les industries culturelles et l’artisanat sont aujourd’hui porteurs. De même, les pôles culturels régionaux seront redynamisés, avec l’appui des collectivités locales, afin de contribuer à une meilleure valorisation de la diversité culturelle de nos terroirs. Les potentialités naturelles des différentes zones seront valorisées. L’Etat travaillera également avec les acteurs sur toutes les mesures permettant une baisse des tarifs des transports aériens. Je voudrais aussi parler des sports qui constituent aujourd’hui un enjeu éminemment politique, social et surtout économique. Nous n’avons d’autres alternatives que de nous inscrire résolument dans cette vision. C’est pourquoi, la politique gouvernementale visera à favoriser la création de centres de formation dans diverses disciplines, le renforcement du contrôle pour une gestion plus rigoureuse et transparente au sein des fédérations sportives. Le Gouvernement veillera, à cet effet, à la mise en application effective des contrats d’objectifs et la formation adéquate des cadres techniques pour un meilleur encadrement et pour l’éclosion des talents dont regorge notre pays. Gouvernance économique L’assainissement des finances publiques Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Députés, Chers invités, La réalisation des objectifs que nous nous sommes fixés nous imposent de poursuivre les réformes engagées dans le cadre de l’assainissement des finances publiques. Dans ce domaine, notre pays a déjà réalisé des progrès importants. La mise en place d’organes de contrôle comme la Cour des Comptes et l’Inspection Générale des Finances, la réforme du système de passation des marchés publics, la restructuration des entreprises publiques et du secteur financier, la promotion du secteur privé, etc, en sont la meilleure illustration. Ces réformes ont permis d’obtenir l’annulation d’une part importante du stock de la dette, et de soulager ainsi les finances publiques du paiement du service de la dette. Le Togo affiche aujourd’hui un taux d’endettement public de 45% contre une norme communautaire de 70%, donc une capacité d’endettement plus renforcée pour la reconstruction des infrastructures notamment. En la matière, les efforts du Gouvernement consisteront à maintenir un cadre macroéconomique stable pour préserver la hausse des recettes fiscales et des recettes douanières que nous avons enregistrée ces dernières années. Cependant, il convient de souligner que la croissance économique de notre pays, quoiqu’en hausse, demeure faible. Elle est projetée à 5,3% en 2013. La faible capacité d’exécution des investissements publics, le relâchement dans la mise en œuvre de certaines réformes en sont les cause et ont des effets négatifs sur notre économie. Aussi le message de la dernière revue de mise en œuvre des réformes, tenue en début d’année, est-il sans ambigüité : il faut des actions fortes, susceptibles de corriger les goulots d’étranglement, telle que la corruption, et de relancer les activités sectorielles à forte valeur ajoutée. La lutte contre la corruption reste un défi de taille et le Gouvernement entend reprendre à son compte l’appel pressant lancé par le Président de la République en vue de convier tous nos concitoyens à la combattre vigoureusement. En dépit des pesanteurs, nous avons réalisé dans ce domaine, des progrès encourageants. Notre pays a gagné en 2012 quinze places dans le classement de Transparency International en ce qui concerne l’indice de perception de la corruption dans le monde. Mais il reste encore, sans doute, beaucoup de chemin à faire. Les prévarications et abus divers des agents et autres préposés de l’Etat continuent de miner l’administration publique. Il faut franchir un nouveau palier dans le domaine des sanctions prévues contre les auteurs de fraude et leurs complices. Mais ceci ne pourra se faire sans un cadre juridique adéquat, définissant clairement le fléau et les infractions assimilées tant dans le secteur public que privé. En la matière, le Gouvernement entend accélérer le processus d’élaboration d’un projet de loi à soumettre très prochainement à l’Assemblée nationale. Dans le cadre de la réforme de l’administration publique et de la modernisation de l’Etat, le Gouvernement a accompli des avancées significatives en ce qui concerne l’amélioration des conditions de vie et de travail des agents de l’Etat : adoption d’un statut général de la fonction publique, déplafonnement des salaires et revalorisation de la valeur indiciaire, création de l’assurance maladie. De même, les normes juridiques et organisationnelles du fonctionnement des ministères ont été restaurées pour assurer un meilleur service aux usagers. Le gouvernement entend poursuivre les efforts dans ce sens, tout en insistant sur les programmes d’administration électronique, de renforcement des capacités, d’allègement des procédures et formalités administratives et sur le programme de recours aux compétences de la diaspora. La bonne gouvernance passe également par notre capacité à renforcer la prime au mérite et à la compétence dans l’accès aux tâches publiques et la désignation des serviteurs de l’Etat. La mise en place d’un système de transparence, de responsabilité et de reddition des comptes dans tous les actes de gestion des affaires et des ressources publiques restera notre cheval de bataille. L’assainissement de l’environnement économique et la bonne gouvernance imposent d’améliorer constamment le climat des affaires. Le Gouvernement s’y est attelé avec l’opérationnalisation du guichet unique pour les formalités de création d’entreprise afin de rendre plus facile, plus rapide et moins onéreuse la création d’entreprise au Togo et de faire de notre pays une destination privilégiée des investisseurs locaux et étrangers. Désormais, trois formalités suffisent pour enregistrer une entreprise, dans un délai de 24 heures, sur le même site: l’immatriculation au Registre du Commerce et du Crédit Mobilier ; la déclaration d’existence fiscale de l’entreprise ; l’inscription à la Caisse nationale de sécurité sociale. L’enjeu actuel est de permettre à un plus grand nombre d’acteurs du secteur dit traditionnel de migrer progressivement vers le secteur formel. Grâce aux progrès enregistrés, notre pays est cité parmi les économies qui ont connu une amélioration significative depuis 2005. La progression de 6 places dans le classement Doing Business 2013 de la Banque mondiale est une bonne illustration. Le Togo doit devenir un véritable pôle d’attraction pour les investisseurs. Aussi le Gouvernement s’est-il résolument engagé dans la mise en place et l’exploitation d’un système d’information du guichet unique pour le commerce extérieur. Les études préalables réalisées orientent le Gouvernement vers la concession pour une période de dix ans, avec un tarif unique applicable aux usagers du Port. III/ Parachever les réformes institutionnelles et constitutionnelles Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs Députés, Mesdames et Messieurs, Notre pays a ouvert depuis sept ans un vaste chantier de réformes institutionnelles et constitutionnelles dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord politique global(APG) signé en 2006. Ces réformes dont le principe a été accepté par l’ensemble des parties prenantes de l’APG visent à consolider la démocratie, l’Etat de droit et la bonne gouvernance au Togo. Dans ce domaine, des pas importants ont été franchis. Parmi les plus récents on peut citer, entre autres, l’adoption de la loi instituant le statut de l’opposition ainsi que la mise en œuvre effective, à l’occasion des législatives du 25 juillet 2013, des dispositions de la loi portant financement public des partis politiques et des campagnes électorales. De même, des institutions clefs telles que la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC), la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) ont été recomposées et leurs prérogatives redéfinies pour tenir compte de la diversité des courants qui animent la vie politique nationale et pour rendre ces institutions plus fonctionnelles. Quant à la Cour des comptes, elle est devenue fonctionnelle. Comme chacun le sait, les réformes institutionnelles et constitutionnelles sont un sujet de débat passionné au sein de la classe politique nationale. Le Gouvernement aura donc à cœur de prendre les mesures idoines pour poursuivre et parachever les réformes engagées afin de doter notre pays de tous les outils et d’un cadre adéquat pour le fonctionnement optimal de la démocratie et de l’Etat de droit. Parmi les réformes prioritaires à finaliser figurent en bonne place :  la réforme de la Cour constitutionnelle dont il conviendra de revoir en particulier les conditions de saisine ;  la durée et la limitation du mandat présidentiel ;  la nature du régime politique et  la mise en place d’un Sénat. Bien sûr, aucun sujet portant sur les institutions ne sera tabou. Le gouvernement introduira le moment venu des projets de loi qui prendront en compte les acquis des discussions menées à travers les différents cadres de dialogue et de concertation politique, notamment le Cadre permanent de dialogue et de concertation (CPDC). Ces réformes seront engagées sans arrière-pensées politiciennes. Elles devront également être menées sans passion et auront pour cadre essentiel l’Assemblée nationale. Les réformes seront essentiellement guidées par le souci de doter notre pays d’un dispositif institutionnel pérenne qui tienne compte des aspirations profondes du peuple togolais et des exigences de la modernité. Le Gouvernement poursuivra activement le processus de décentralisation engagé en vue de renforcer la démocratie à l’échelle locale et de créer une plus grande proximité entre les différentes autorités locales et leurs administrés. Afin de donner un regain de légitimité aux autorités décentralisées et de susciter une plus grande adhésion des populations aux projets de développement économique et social conçus à l’échelon local, le Gouvernement organisera des élections locales dans les meilleurs délais possibles. Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les députés, Mesdames et Messieurs, L’esprit des réformes va beaucoup plus loin et couvre des domaines bien plus larges. L’esprit des réformes laisse des empreintes profondes dans tous les secteurs de la vie nationale où le Gouvernement est appelé à agir. L’enjeu est de maintenir le cap des mutations sociologiques profondes en cours au Togo. Ces mutations qui doivent nous conduire vers un « vivre autrement » pour tous les Togolais passent impérativement par la promotion active de principes et de valeurs universelles telles que la protection et la préservation de l’environnement et la défense inconditionnelle du respect des droits de l’homme. Notre pays qui a souscrit aux principaux engagements internationaux visant à protéger notre environnement entend rester mobilisé pour la protection et la préservation de nos ressources naturelles et de notre cadre de vie dans l’optique du développement durable. Ainsi les programmes visant la préservation de la biodiversité continueront à être considérés comme des secteurs prioritaires pour le Gouvernement. Nous nous attacherons, dès lors, à poursuivre la lutte contre l’érosion côtière, contre la pollution, la surexploitation de nos ressources halieutiques et les trafics en tous genres qui mettent en péril la faune et la flore. Pour ce qui est de la promotion des droits humains, l’Examen périodique universel auquel nous nous sommes prêtés de bonne grâce à plusieurs reprises à Genève, a permis de souligner les progrès encourageants que notre pays a réalisés dans ce domaine. Nous devons toutefois accélérer le rythme des réformes pour nous donner les moyens d’asseoir davantage la culture du respect des droits humains dans notre pays à travers la mise en place d’un cadre juridique et institutionnel adéquat. Dans cette optique, le parachèvement du processus de réforme de la justice au Togo permettra de réaliser de nouvelles avancées. Je garde bon espoir que dès l’adoption du projet de nouveau code pénal et du projet de nouveau code de procédure, tous les acteurs du système judiciaire disposeront des outils nécessaires pour faire prévaloir en toute circonstance, les droits humains et le respect de la dignité humaine. Le gouvernement entend renforcer ses dispositifs sécuritaires afin de combattre efficacement l’insécurité dans nos villes et campagnes. Le récent recrutement de centaines de nouveaux agents pour le compte de la police nationale est un important pas dans ce sens. La conjugaison de tous ces efforts déployés avec le concours de nos partenaires a redonné à notre pays ses lettres de noblesse sur la scène internationale. Il nous appartient désormais de consolider tous ces acquis en travaillant de concert et en bonne entente avec toutes les nations du monde à travers une diplomatie active et résolument engagée en faveur du développement. IV- PROMOUVOIR UNE POLITIQUE ETRANGERE AXEE SUR LA PRESERVATION DE LA PAIX ET UN DEVELOPPEMENT SOLIDAIRE Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les députés, Chers invités, Mesdames et Messieurs, Depuis son élection au Conseil de sécurité en qualité de membre non-permanent, notre pays a joué un rôle de premier plan à l’échelle internationale. Les responsabilités que le Togo a ainsi été amené à exercer à ce titre nous imposent de rester engagés pour la défense des valeurs fondamentales qui guident l’action de la communauté internationale au sein des Nations Unies et des grands ensembles sous-régionaux. Le prestige dont notre pays jouit à nouveau sur la scène internationale vient de l’affirmation sans équivoque de quelques principaux fondamentaux. Le règlement pacifique des différends, la préservation de la paix et de la sécurité au sein de notre sous-région, au niveau continental et dans les autres parties du monde demeurent les principaux piliers sur lesquels la diplomatie togolaise entend se construire et se consolider. Aussi, le Togo continuera-t-il, à promouvoir une approche concertée des problèmes du monde par son adhésion aux vertus du multilatéralisme et sa présence dans les organisations sous-régionales, continentales et planétaires. C’est à travers ces cadres de solidarité et de partage que le Togo continuera à apporter sa contribution à l’effort collectif destiné à faire face aux défis nouveaux que sont la lutte contre la piraterie maritime, la criminalité transfrontalière organisée et le terrorisme sous toutes ses formes. Dans cette perspective, le Togo, fidèle à ses idéaux de paix, renforcera, aux côtés des autres nations, sa participation aux multiples opérations de maintien de la paix dans la sous-région ouest africaine, sur le continent et ailleurs dans le monde. S’agissant de la coopération sous-régionale et régionale, notre intime conviction, et le contexte international le démontre à suffisance, est que, sans un regroupement de nos Etats, il n’y a point de salut pour aucun pays africain, pris individuellement. Le Togo, notre pays, doit s’engager résolument dans la voie du renforcement de nos liens économiques, politiques et culturels avec nos voisins immédiats. Le Togo est par ailleurs appelé à contribuer activement, dans un esprit de prospérité partagée, à l’accélération du processus d’intégration régionale, par la facilitation de la libre circulation des personnes et des biens, conformément aux traités instituant l’Union Africaine, la CEDEAO, l’UEMOA, le Conseil de l’Entente, la ZACOP, etc. Pour atteindre cet objectif, nous devons imprimer une nouvelle dynamique à la diplomatie togolaise et l’engager, en dehors de sa fonction traditionnelle de représentation, à s’impliquer davantage dans les actions visant le développement du pays, notamment à travers l’attraction des investissements directs étrangers, la recherche de financements innovants et de partenariats porteurs. C’est cette vision chère au Président de la République que véhicule la notion de « diplomatie du développement » à laquelle le Gouvernement souhaite désormais accorder une place plus importante. Cette orientation, qui sera désormais davantage affirmée, nécessitera des actions concrètes le long de deux axes majeurs. Ainsi, le Gouvernement entend, tout d’abord, consolider les partenariats traditionnels que notre pays a noués de longue date. Il s’attèlera également à préserver ceux qu’il a hérités de l’histoire et qui lui ont apporté un concours précieux dans la longue lutte qu’il a engagée pour recoudre le tissu social et relancer la machine économique après les soubresauts des années 90. Mais, comme chacun le sait, le monde est en pleine mutation et un nouvel ordre mondial se dessine depuis quelques années, avec l’entrée en jeu et l’affirmation de plus en plus marquée de nouveaux pays émergents. L’économie et le développement étant devenus des champs majeurs de l’activité diplomatique, le Togo est déterminé à s’adapter à ces nouvelles réalités. Le Gouvernement entend, ensuite, coupler l’approfondissement des partenariats traditionnels avec une politique active d’ouverture vis-à-vis des pays émergents. C’est en conciliant ces deux voies complémentaires que notre pays pourra construire une nouvelle page de sa coopération au développement à travers laquelle il pourra contribuer davantage à la construction d’un monde plus solidaire et plus propice à un développement équilibré de toutes les nations. Pour ce faire, le Gouvernement restera mobilisé en vue : - de soutenir activement la construction de grands ensembles sous-régionaux ; - d’ouvrir et renforcer son cercle de coopération à de nouveaux partenaires économiques et commerciaux, notamment les pays émergents à travers un réseau diplomatique plus dense et plus dynamique dans un esprit gagnant-gagnant ; - de promouvoir le recrutement des cadres togolais dans les institutions régionales et internationales notamment dans les sphères de décision. V- CONCLUSION Monsieur le Président de l’Assemblée nationale, Mesdames et Messieurs les Députés, Je souhaite dès aujourd’hui que les Togolaises et les Togolais que vous représentez si dignement au sein de cette auguste assemblée, sachent que, quelles que soient leurs sensibilités politiques, le Gouvernement, sous l’autorité du Chef de l’Etat, n’a pas d’autre ambition que celle de reconstruire le Togo pour nous-mêmes et pour les générations futures. Les Togolais veulent tous d’un Etat juste, qui protège le faible, garantisse la justice, l’équité et l’égalité de tous devant la loi, un Etat qui promeut et défend le bien commun. Je voudrais à travers vous, Mesdames et Messieurs les députés, convier tous nos concitoyens à participer à cette tâche exaltante. Nous devons dans ce sens combattre avec vigueur la montée de l’incivisme qui continue malheureusement de miner l’autorité de l’Etat dans nos administrations et dans la vie quotidienne. Si l’Etat garantit aux citoyens leurs droits, il attend d’eux, en retour, l’accomplissement de leurs devoirs. Ce contrat moral doit être le fondement de notre pacte républicain. C’est donc un impératif d’ordre éthique pour le gouvernement d’encourager les comportements civiques exemplaires. Nous avons pris le parti de combattre la banalisation de l’indiscipline, le laxisme dans l’application des lois, l’impunité, le non-respect du bien public. Nous concevons que les citoyens togolais soient exigeants vis-à-vis de leurs gouvernants. C’est dans l’ordre normal des choses. Mais en retour, ces citoyens, parce que pleinement conscients de leurs devoirs, doivent se refuser de demander des passe-droits et des privilèges, de braver les interdits ; ils doivent se montrer respectueux des lois et de l’Autorité. En tout état de cause, les revendications sociales même les plus légitimes, doivent s’inscrire dans le strict respect des lois. Une société laxiste où tout est accepté, toléré, justifié, une société qui ne trouve plus les ressorts moraux pour s’indigner, dénoncer, sanctionner, est une société vouée à la déliquescence. Le Gouvernement demande des efforts aux citoyens parce que ces efforts sont indispensables à la réalisation de nos aspirations communes, à la poursuite des chantiers que nous avons ouverts ensemble. Nos efforts commencent à porter leurs fruits. Le devoir du Gouvernement est de continuer à répartir équitablement ces efforts et leurs fruits pour qu’ils puissent nous conduire à bon port. Au terme de cette déclaration de politique générale, je voudrais reconnaître avec humilité l’ampleur de la tâche qui nous attend. Cette tâche est d’abord et surtout celle de l’équipe gouvernementale que j’ai le privilège de conduire. Mais aucun pas ne pourra être franchi dans la bonne direction sans votre adhésion, sans votre soutien. C’est pourquoi je voudrais solliciter à nouveau votre confiance afin de poursuivre avec vous et ensemble avec tous les Togolais, ce que nous avons commencé avec détermination. Publié le 18/09/2013 .

lundi 16 septembre 2013

LlES DECHIREMENTS DU CST


LE CST SE DECHIRE

 

Les partis regroupés dans le CST sont allés aux élections sous une bannière commune : celle du CST.

Voici cependant qu’au  moment de constituer un groupe parlementaire le front commun se déchire dans une  lutte pour le leadership.

Pour l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC), parti membre du CST, ce n‘est pas  le CST qui a été aux élections ; mais ses  partis politiques membres de façon autonome. Eric Dupuy, au micro de Kanal Fm précise, les partis politiques membres du CST étaient aux dernières législatives de façon autonome. « Nous sommes allés sous nos propres identités. L’ANC a fait campagne en tant qu’ANC, OBUTS a fait campagne en tant qu’OBUTS, le PSR a fait campagne en tant que PSR et dans toutes les déclarations faites à cette époque, on n’a jamais dit que le CST a fait ceci ou cela », a-t-il déclaré.
En conséquence, l’ANC est fondée à, constituer un groupe parlementaire sous sa bannière.

Cette prétention soulève l’hostilité des autres membres de la coalition. Pour  la Ligue Togolaise des Droits de l’Homme (LTDH), membre de ce collectif, il est faux de dire que  les partis membres du CST ont allés aux élections en rangs dispersés. Pour le président de la LTDH, c’es bien le CST en tant qu’entité qui figurait aux élections.

Même objection de la part d’OBUTS .Pour Agbéyomé Kodjo : "Le CST ne peut être détourné au profit d’une ambition hégémonique dans le mépris des autres composantes en son sein et sans leur consentement".

Ainsi se trouve posé sous la présente législature un problème semblable à celui qui était né  dans la précédente assemblée. Les partisans de Fabre élus sous la bannière de l’UFC souhaitaient s‘en détacher et constituer un groupe ANC. A présent, les mêmes partisans de Fabre élus sous la bannière CST  désirent se constituer en groupe sous le sigle ANC.

Le problème est plus sérieux qu’une question d’appellation. Il se pose la question du mandat reçu du  cops électoral qui a voté CST  et qui se retrouverait représenté par l’ANC.

 

 C’est une lutte pour le leadership à l’intérieur de l’opposition qui a surgi et qui n’est pas sur le chemin de l’apaisement.

 

Koffi Souza

LE CST SE DECHIRE


LE CST SE DECHIRE

 

La politique ne finira pas d’offir ses derniers spectacles aux Togolais qui malheureusement, finissent par se trouver dans un flou. Jusqu’à présent, les propos des responsables du CST sur la question de la participation de ce collectif aux législatives du 25 juillet 2013 continuent de mettre les Togolais dans une confusion totale. Pour l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC), parti membre du CST, en aucun cas le CST n’a été aux élections ; plutôt ce sont ses partis politiques membres qui y ont été mais de façon autonome. Cependant, du côté de la Ligue Togolaise des Droits de l’Homme (LTDH) organisation de défense des droits de l’homme, membre de ce collectif, c’est des supputations non fondées d’ailleurs de dire que les partis membres du CST étaient aux élections en rangs dispersés. Pour le président de la LTDH, c’est le CST en tant qu’entité qui était aux élections. De l’antagonisme qui ressort des propos de ces deux responsables du CST, il convient de savoir si ce collectif ne porte pas en lui-même les germes de son déclin.




Discordance de propos des responsables du CST




Malgré les assurances des responsables du CST sur la sérénité qui règne au sein de ce collectif au lendemain des dernières législatives, les faits et gestes de ces derniers nous disent carrément le contraire. Se basant sur les décisions des institutions électorales du pays, pour le commun des mortels, le collectif qui se veut sauveur des Togolais a fait preuve d’une certaine union pour participer aux dernières législatives, même si l’opposition, dans son ensemble en est sortie la tête basse avec 29 députés contre 62 pour le parti au pouvoir Union pour la République (UNIR). Une semaine a suffit pour que l’ANC et la LTDH fassent croire au peuple que ce collectif n’est qu’un amuseur de la galerie, ou du moins par moment.




En effet, le 31 août dernier, Eric Dupuy surprenait tout le monde. Selon celui-ci, au micro de la consœur Kanal Fm, les partis politiques membres du CST étaient aux dernières législatives de façon autonome. « Nous sommes allés sous nos propres identités. L’ANC a fait campagne en tant qu’ANC, OBUTS a fait campagne en tant qu’OBUTS, le PSR a fait campagne en tant que PSR et dans toutes les déclarations faites à cette époque, on n’a jamais dit que le CST a fait ceci ou cela », a-t-il déclaré. Et, s’il était advenu que la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) et la Cour Constitutionnelle ont proclamé les résultats des partis membres du CST comme étant une liste commune, M. Dupuy a souligné que c’est de façon délibérée et avec beaucoup de malices que ces deux Institutions ont agi ainsi. Leur objectif, selon Eric Dupuy, est de faire disparaitre petit à petit les partis politiques et ne faire voir que le regroupement.




Une semaine juste, après ce passage fracassant de M. Dupuy sur les médias, c’est Me Raphael Kpandé-Adzaré, président de la Ligue Togolaise des Droits de L’homme (LTDH), qui le contredit au micro de la consœur Victoire Fm. Pour celui-ci, ce genre d’information est une rumeur et il est idéal de se référer à la source avant tout commentaire. « Lorsqu’il y a une information qui circule comme ça, je prierais les signataires de ces informations d’aller vers la source ». Bref, pour ce dernier, « il est clair aujourd’hui que tous les partis membres du Collectif Sauvons le Togo sont allés aux élections sous la bannière du Collectif Sauvons le Togo ». Même si dans certaines localités où certains partis sont tête de liste mettent au premier plan leur logo, Me Raphael Kpandé-Adzaré a souligné que c’est sous la coupole du CST. « C’est vraiment des rumeurs, des informations qu’on éjecte comme ça dans le circuit pour déstabiliser tout un groupe, dont on ne voulait, dont on sait qu’il porte la revendication du peuple », a-t-il dit.




Me Raphael Kpandé-Adzaré joue au sapeur pompier




Le président de la LTDH oubliait que c’est une information révélée par ce qu’il appelle « source », c’est-à-dire un responsable du CST ; dans le cas d’espèce, ce qu’il pense être « rumeur » est devenu clameur ; et donc point n’est besoin de s’en prendre aux commentateurs. Face donc à cette réalité, le juriste a cherché un autre alibi, en défendant M. Dupuy. Pour Me Raphael Kpandé-Adzaré, l’intervention du Chargé de Communication de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) est « vraiment un lapsus lengae. Nous avons approché pour cela les autres premiers responsables qui nous l’ont confirmé ». Pour le CST, indique le numéro un de la LTDH, « ce débat est dépassé et c’est le travail pour les échéances à venir qui est à l’ordre du jour ».




De cette contradiction, il convient de se demander si cette sortie de Me Raphael Kpandé-Adzaré ne constitue pas un désaveu à l’endroit de son collègue Eric Dupuy. Conception vite rejetée par ce dernier qui souligne que sa déclaration est « loin d’être un désaveu », plutôt, a-t-il ajouté, c’est « une rectification, et si vous y interpellez Eric Dupuy, il vous dira franchement que ce ne fut qu’un lapsus ». Et pourquoi, M. Dupuy même n’est-il pas revenu pour faire le démenti de ce qui serait un lapsus ? Pour le président de la LTDH, c’est déjà du passé et un tel fait est l’une des erreurs de la vie de l’homme. « Ne regardez pas les erreurs, regardez plutôt ce peuple qui a souffert depuis des décennies de la mal gouvernance et ayez pitié. C’est ce que je pense », a-t-il dit, avant de citer le philosophe Blaise Pascal en ces termes : « croyez avec Blaise Pascal que l’homme est un tissu d’erreurs ». Des erreurs que, rassure Me Raphael Kpandé-Adzaré, le CST évitera « au maximum par l’avenir ».




Toutefois, l’Organisation pour Bâtir dans l’Union un Togo Solidaire (OBUTS) ne voit plus aucune sérénité au sein du CST. Dans un communiqué rendu public la semaine dernière, ce parti politique membre du CST invite toutes les parties composantes de ce Collectif qui se veut sauveur du Togo à conserver « la cohésion au sein de notre regroupement de formations politiques ». Une solidarité et une sérénité qui ne sauraient être consolidées sans la résolution de certains problèmes qui minent ce congloméra de partis politiques, d’associations de la société civile et d’organisations de défense des Droits de l’Homme. Et ce travail revient au Coordonnateur du CST, Me Zeus Atta Messan Ajavon. Le parti présidé par Agbéyomé Kodjo dit inviter fraternellement le Coordonnateur du CST « à faire œuvre utile aux fins de régler le contentieux interne relatif au dernier scrutin législatif, conformément aux engagements souscrits avant le déroulé du processus électoral ».




Apparemment, les responsables du CST tentent de convaincre en vain l’opinion sur la sérénité à leur sein. Vu la scène que présente ces derniers temps ce collectif, l’on se demande si les organisations de la société civile ne seraient pas en train d’être driblées par les partis politiques membres du CST. Si d’une part, on considérerait l’assertion de Me Raphael Kpandé-Adzaré, d’autre il serait intéressant quand même de savoir s’il est possible de proposer des solutions à un problème qui n’existe même pas.




F.A / F.S, Lomé (Telegramme228)

 

MALAISE AU CST


MALAISE AU CST
Agbéyomé Kodjo : "Le CST ne peut être détourné au profit d’une ambition hégémonique dans le mépris des autres composantes en son sein et sans leur consentement"
15 SEPTEMBRE 2013

Togo  - Le Collectif "Sauvons le Togo" (CST) - un regroupement e partis d’opposition et d’Associations et Ongs de défense des droits de l’Homme - traverse ces dernières une période très difficile, situation liée aux dernières élections législatives du 25 juillet. Que se passe-t-il réellement au sein de regroupement ? Est-ce une guerre de leadership ? Qui domine qui ? etc… autant de questions posées à Kodjo Agbéyomé (actuellement en France), le président de l'Organisation pour Bâtir dans l'Union un Togo Solidaire (OBUTS), dans une interview exclusive à l’Agence Savoir News. Rappelons que le parti OBUTS est membre du CST.
http://www.icilome.com/LogoNewsx/762443.jpg


Savoir News : Comment se porte le parti OBUTS au lendemain des élections législatives du 25 juillet dernier ?

Agbéyomé Kodjo : La formation politique OBUTS est un groupement d’hommes et de femmes, citoyens togolais, qui partagent les mêmes idées sur l’organisation et la gestion de la société et qui cherchent à les faire triompher en accédant au pouvoir. La formation politique OBUTS a apporté la démonstration de son implantation sur l’ensemble du territoire national, ainsi qu’en a témoigné la vitalité de sa dernière convention nationale tenue à Lomé au siège du parti les 06 et 07 septembre 2013.

Ce fut le lieu pour les militantes et les militants de la formation politique OBUTS de manifester en toute clarté leur détermination à poursuivre avec pugnacité et résolution le combat au sein du collectif-Sauvons-Le-Togo, pour la délivrance du Togo.

Les militantes et les militants de la formation politique OBUTS (OBUTS étant membre fondateur du Collectif Sauvons-le-Togo) ont par ailleurs fait valoir le droit au respect mutuel auquel peuvent légitimement prétendre chacune des sensibilités politiques représentées au sein de notre regroupement de formations politiques de l’opposition

Q : L’OBUTS est membre du CST qui a engrangé 19 députés. Votre parti n’a rien obtenu. Vous avez d’ailleurs dénoncé certaines choses ces derniers jours. En plus, avez exigé la démission de certains députés CST au profit du professeur Wolou Komi et de Gérard Adja.

R : En effet, à l’issue de la proclamation des résultats provisoires par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI); résultats définitivement entérinés par la Cour Constitutionnelle, il nous est dit que le CST aurait obtenu l’élection de dix-neuf (19) députés. Or, de graves irrégularités ayant manifestement entaché la sincérité du scrutin et affecté la validité du résultat d’ensemble du scrutin, ils (les résultats) sont de nature à ôter tout crédit et tout sérieux à la portion congrue de députés que le pouvoir en place a consenti à servir au CST.

S’agissant de la préconisation d’une dynamique unitaire au sein du CST, l’idée qui a sous-tendu les investitures des candidats du CST pour ce scrutin législatif fut la suivante: chaque siège gagné, l’est au profit du CST. C’est autour de ce vecteur que tous les sacrifices ont été acceptés et consentis.

Ce n’était pas la recherche d’intérêts partisans, qui fut le moteur des efforts déployés par nous tous, mais plutôt le triomphe du CST, en vue de l’alternance et du changement.

Il se trouve qu’au nombre des partis politiques membres du CST ayant pris part au scrutin du 25 juillet 2013, le PSR et OBUTS, furent privés dans des conditions sujettes à caution, de députés aux couleurs de leur formation politique à la représentation nationale. Nous avons à plusieurs reprises au sein de nos plénières du CST, estimé, à juste titre que ce serait justice que tous les membres ayant pris part au scrutin sous la bannière du CST puisse chacun, avoir au moins un député à l’Assemblée nationale. Des arguments qui justifient cette requête existent et sont légion.

Premièrement, s’agissant de la formation politique OBUTS, aucune raison ne justifie que le Premier Vice-président Gérard Adja, puisse être classé à la neuvième place sur la liste du Grand Lomé, aucune formation politique au sein du CST ne peut prétendre avoir été préalablement, informé avant que la Cour Constitutionnelle ne publiât la liste définitive des listes de candidatures, en dehors de l’ANC. Ensuite, il est établi que Gérard Adja a drainé suffisamment d’électeurs sur la liste conduite par Jean Pierre Fabre. Le décompte des voix par zone établi par la CENI en fait foi. En revanche, il est apparu qu’un candidat de l’ANC sur la liste du Grand Lomé a été régulièrement et sèchement battu par son adversaire de la formation politique UNIR.

Dès lors, trouvez-vous normal que celui qui est battu, donc privé des suffrages populaires, siège à l’Assemblée nationale par le simple fait de son bon classement sur la liste du CST à Lomé, alors que dans le même temps, celui qui dans sa zone a drainé quarante-deux mille quatre-vingt-dix (42.090) voix soit recalé et exclu de siéger au Parlement ? Des motifs éminents justifient et plaident en faveur du PSR pour l’entrée du Professeur Wolou à l’Assemblé nationale.

L’enjeu pour nous actuellement, réside dans le fait de savoir comment nous mobiliser pour parvenir ensemble à l’alternance en 2015 en déjouant les pièges et les fraudes dont pouvoir en place est coutumier. Telle est notre préoccupation.

Les péripéties liées à la répartition des sièges bien qu’importantes sont secondaires. Cependant elles procèdent d’un engagement résolu à apporter la preuve qu’au sein du CST le combat contre les injustices et les discriminations est solidement ancré dans notre agenda politique et que demain si nous parvenons au pouvoir nous gouverneront dans la justice et dans l’intérêt de tous.

Il appartient désormais à l’ANC de démontrer qu’elle est à la hauteur de ses prétentions et de ses ambitions, et au Coordonnateur Général qu’il a le souci de la cohésion du groupe dont il a la charge et qu’il est en capacité de faire respecter par tous les protagonistes les engagements contractés fussent-ils d’ordre moral.

Q : Confirmez-vous que le CST est aujourd’hui secoué par un grand malaise ? Y-a-t-il une guerre de leadership (entre Fabre et Ajavon) au sein du CST ?

R : Je ne crois pas qu’il existe au sein du CST une guerre de leadership entre Zeus Ajavon et Jean Pierre Fabre. En revanche, il y a entre les deux hommes une forme implicite de complicité qui souvent donne l’impression que Zeus Ajavon, dans l’orientation des activités du CST s’aligne sur les positions exprimées par l’ANC.

Q : Que dénoncez-vous au juste ? (Soyez clair et bien précis pour permettre aux togolais de mieux comprendre ce qui se passe)

R : Le CST est un appareil politique de combat commun et collectif, construit dans la douleur autour d’un pacte fondateur porteur d’une quintessence politique. Il ne peut être détourné au profit d’une ambition hégémonique dans le mépris des autres composantes en son sein et sans leur consentement.

Q : Qui sont ces deux députés du CST qui doivent démissionner au profit de Mr. Adja et Mr. Wolou (vous voudriez bien les nommer) ?

R : Les deux députés selon nos analyses au CST, qui devraient rendre leur tablier sont : Mr Alphonse Kpogo, Secrétaire Général de ADDI, retenu dans les sept premiers de la liste du Grand Lomé, (néanmoins grand absent pendant la campagne électorale à Lomé), dont le parti est déjà représenté à l’Assemblée nationale, et Mr Drah qui fut littéralement et platement battu dans sa zone par le candidat de la formation politique UNIR. Je n’ai jamais ni évoqué ni mentionné le nom de Jean Eklou comme certains medias l’ont abusivement prétendu.

Q : Tout cela ne montre-t-il pas une certaine frustration au sein du CST, un rapport du "dominé-dominant"? Si oui, qui cherche à dominer ?

R : Votre question étant formulée sous une forme directe, permettez-moi d’y répondre sous la même forme : Oui il y a des comportements qui donnent cette impression et je suis enclin à penser que cela est extrêmement fâcheux et dangereux pour la cohésion de notre regroupement et le succès de la mission dont nous sommes les dépositaires.

Q : D’aucuns estiment que ce vous demandez (démission des députés) est quasi-impossible, du point de vue juridique. Que répondez-vous à ceux-là ? Quels sont vos arguments sur le plan juridique ?

R : Je souhaiterais connaître les arguments qu’ils soutiennent pour mieux y répondre. En l’espèce, il s’agit d’une volonté politique et d’une question de justice dont les conséquences seront bénéfiques à tous et à l’ensemble du peuple togolais. Nul ne peut valablement douter de ce que ces mécanismes parlementaires n’ont aucun secret par l’ancien serviteur de l’institution parlementaire que je suis.

Q : Des informations persistantes font état ces derniers jours de la formation d’un groupe parlementaire ANC au sein du Parlement. Est-il possible pour les députés ANC de se détacher du regroupement de formations politique CST pour constituer leur groupe Parlementaire autonome ?

R : Tout cela révèle au grand jour, les intentions feintes ou inavouées de certains animateurs du CST, que nombreux n’arrivent pas encore à décrypter. Tout cela est illusoire, la seule question essentielle qui vaille reste entière : sommes-nous prêts à réaliser dans une dynamique unitaire et loyale, l’alternance en 2015 ? La réponse se trouve en nous-mêmes, car il ne s’agira plus d’aller à un match de classement, mais d’affronter un adversaire politique retors et le vaincre une fois pour toute.

Q : Dans une déclaration à l’Agence Savoir News, Pedro Amouzu disait : "Il n’y aura jamais un groupe parlementaire CST à l’Assemblée nationale". Pensez-vous qu’il a raison ?

R : Je méconnais le fondement sur lequel prend appui son assertion. Comme il est souvent dans le secret des Dieux, je crois sous toutes réserves, que les évènements risquent de lui donner raison. FIN